L’exceptionnel violoniste Tcha Limberger ne fait jamais rien comme tout le monde, mais il le fait avec cœur et âme. Fidèle à une certaine tradition tzigane, il s’est mis en tête de la secouer et même d’en inverser l’équilibre cher au Hot Club de France. Ce sont donc les violons qui prennent ici les commandes d’un swing aussi brûlant qu’endiablé.

En deux coups d’archets, vous voici replongé au mitant des années trente. Et pourtant, vous êtes bien en 2024 ! Depuis plus de dix ans d’indéfectible fidélité, Tcha Limberger (violon et chant), Renaud Crols (violon), Alex Tripodi (violon alto), Renaud Dardenne (guitare) et Sam Gerstmans (contrebasse), gardent bien vivace le swing. Ils ont joué et jammé encore te encore jusqu’au bout des nuits fiévreuses. Avec eux, ce sont bien les violons qui mènent la danse. Tout en gardant l’esprit gipsy, ils réinventent les rythmes et les harmonies pour nous faire taper des pieds ou nous tirer les larmes. Bechet, Armstrong, Teagarden ou Django se mélangent à d’autres titres, moins connus mais tout aussi puissants, venus du Venezuela ou d’ailleurs, ou encore des compositions originales qui ravivent l’âme des musiques d’Europe centrale. Joyeusement triste ou faussement joyeux, vos émotions seront mises à belle épreuve.

Le groupe a été fondé autour de Tcha Limberger, en 2011. Les membres du groupe se connaissaient tous et jouaient déjà ensemble dans une pléiade de formations diverses, mais jamais tous ensemble. Au cours de jams au Chat-Pitre  à Bruxelles, l’idée est née d’arranger, notamment, pour trois violons.

Lors des premiers concerts, Tcha alternait entre le violon et la guitare, et Alexandre Tripodi entre le violon et l’alto, mais la formule a fini par se stabiliser avec 2 violons et un alto, guitare et contrebasse créant ainsi une formule « inversée » du traditionnel quintet du Hot Club de France (qui lui, avait 3 guitares pour un violon).
Les violons de Bruxelles offrent ainsi une vision totalement inédite et très originale de l’orchestre swing à cordes. Il a permis une réécriture, un réarrangement des standards de Django et de swing, mais pas seulement. Il y aussi une ouverture sur les musiques des Balkans (Roumanie, Grèce), l’Amérique latine (choros brésiliens, morceaux vénézuéliens). Et, bien sûr, un nombre important de compositions originales.
Cette instrumentation particulière permet aussi d’incorporer l’improvisation collective et donc quelques standards New Orleans, de développer l’arrangement spontané (notamment des thèmes, des solos de guitares) et l’écriture pour cordes plus « classique », vu que l’ensemble peut aussi être vu comme un petit orchestre de chambre.
Dans cet esprit, le son acoustique – même dans des lieux assez grands – est privilégié, chacun des membres de l’ensemble étant un soliste et improvisateur accompli.
Cette approche novatrice a séduit un public très large, et a même inspiré la création d’autres formations (en Amérique latine et aux USA) calquant cette instrumentation particulière !

Un peu partout dans le monde, la musique de Django Reinhardt est célébrée, copiée, trahie parfois. La plupart du temps, la formule instrumentale choisie est celle du légendaire Quintet du Hot Club de France : un violon, une guitare solo, une ou deux guitares rythmiques et une contrebasse. Les violons de Bruxelles renversent cette formule quasi sacrée. Si la contrebasse est bien présente, pour le reste, la donne est carrément inversée : une seule guitare et… trois violons. L’incomparable Tcha Limberger (violon, chant), multi-instrumentiste de grand talent et digne héritier d’une famille de musiciens Sinti, emmène magistralement l’ensemble bruxellois.

Tcha Limberger – violon, chant
Renaud Crols – violon
Alexandre Tripodi – violon alto
Renaud Dardenne – guitare
Sam Gerstmans – contrebasse

Biographie :

Depuis qu’il a commencé à jouer de son premier instrument, la guitare, le compositeur, chanteur et multi-instrumentiste Tcha Limberger est l’un des rares musiciens de classe mondiale à avoir été accepté et respecté dans un style de musique qui n’est, culturellement, pas le sien. Sa mise en valeur sur la scène internationale de son trio Kalotaszeg transylvanien et de son orchestre tzigane de Budapest, ainsi que son approche pédagogique pour enseigner des musiques traditionnelles presque oubliées, ont fait de lui l’une des figures les plus importantes et les plus marquantes de la musique folklorique du bassin des Carpates. Pour cela, il a reçu des éloges sans précédent dans le monde entier, de la part des professionnels et du public. Les critiques qui ont salué ses réalisations ont affirmé qu’il était “entièrement fait de musique”, “le roi polymathe de la musique tzigane”, tandis que ses collègues musiciens le surnomment “le cinquième élément”.

Limberger est né dans une célèbre famille belge de musiciens manouches. Son père est le très vénéré chanteur et guitariste Vivi Limberger et son grand-père, le légendaire Piotto Limberger. Il a grandi dans l’univers du swing manouche de Django Reinhardt et a collaboré au fil des ans avec tous ses principaux interprètes. Ses goûts, ses intérêts et ses passions musicaux éclectiques se sont formés dès son enfance, avec ses premiers concerts solo où il chantait du flamenco en s’accompagnant à la guitare, à l’âge de huit ans seulement. Il a une fascination et un amour constants pour les musiques traditionnelles du monde entier, ayant longtemps dirigé un groupe de musiciens belges jouant de la musique des Indiens Aimera et Quechua de Bolivie. Il a étudié la composition classique moderne auprès du compositeur belge Dick Vanderharst, avec ses débuts de compositeur pour une pièce de danse des Ballets C de la B intitulée “Patchagonia”, dirigée par Lisi Estaras. Parmi ses trois projets actuels, on trouve “I Silenti”, une collaboration avec Fabrizzio Cassol, son groupe de swing à cordes très apprécié Les Violons de Bruxelles, et le plus récent, The Viper Club, qui célèbre le style musical de Stuff Smith.

Tcha Limberger a étudié la musique de Kalotaszeg avec son mentor, le légendaire Neti Sandor, et le style Magyar Nota de Budapest avec le célèbre primas Horvat Bela. Tous deux ont contribué à sa reconnaissance comme l’une des figures les plus importantes de la musique du bassin des Carpates et comme un professeur exceptionnel et enthousiaste, recherché dans le monde entier pour ses masterclass et ses ateliers interactifs.

Bien que ses performances avec l’orchestre de Budapest lui aient valu une grande notoriété, recevant du Sunday Times le compliment “Le virtuose polymathe Tcha Limberger est le roi de la musique tzigane !” ses deux projets les plus récents, Les Violons de Bruxelles et The Viper Club avec la star française de la trompette Jérôme Etcheberry, maintiennent Limberger au premier plan de la scène européenne.

Presse :

« Il  ne faut pas longtemps pour que le public local succombe au talent de Tcha Limberger et de sa bande (Renaud Crols, Alexandre Tripodi, Renaud Dardenne et Vilmos Csikos – qui remplace l’habituel Sam Gertsmans). L’originalité du groupe réside, entre autres, dans le fait qu’il mélange le swing gypsy à quelque esprit d’Amérique du Sud, de bop ou d’orientalisme. De plus, il y a une touche de modernité qui rend l’ensemble vraiment captivant. Tcha chante et présente chaque morceau avec beaucoup d’humour et autant de talent. « The Blues », de Jack Teagarden, « Avalon », et autres classiques ou compos originales du groupe s’enchaînent devant un public plus qu’enthousiaste. Habitué et très attaché à ce style de musique, il semble surpris par le traitement proposé par la troupe bruxelloise. On sent chez ces derniers, en filigranes, ce mix unique de cultures. Le succès est au rendez-vous et la totalité du stock de disques s’épuise en quelques minutes. »
 – Jazzques –

Ce swing légèrement suranné (pourtant intemporel) nous embarque immédiatement.
Trois notes, deux mots et nous voilà plongés dans un autre monde ou, plutôt, une autre époque (Merveilleuse ? Fantasmée ? Rêvée ?). La musique évoque des chagrins qui font oublier d’autres chagrins. « Mis’ry and the Blues » plante le décor. La voix de Tcha est inimitable, sincère et émouvante.

Pas d’esbroufe ni d’envie de performance : ici, on touche la corde sensible. Le groupe ne pense qu’à sublimer le thème, à le rendre encore plus proche de nous.
Avec humour, Tcha introduit les morceaux. Un hommage à Sidney Bechet, un autre à Art Pepper (« Tynan Time »). On bat du pied, on dodeline de la tête. Les pensées s’embrument de bonheur et de spleen. Renaud Crols, Alexandre Tripodi et Tcha Limberger échangent vivement, le dialogue est intense. On pense à s’échapper pour mieux revenir sur la mélodie en « étirant » la note comme on tire sur un élastique. En douceur. En finesse et caresse. Pour finalement chanter « pile-poil » sur la bonne fréquence. Magique ! Ça swingue à trois violons, irrésistible et tout en acoustique. On entend toutes les nuances de la contrebasse qui tient l’ensemble et la guitare qui s’infiltre régulièrement.

Cette musique éternelle est mélancolique et joyeuse à la fois. S’il doit y en avoir une qui parle directement au cœur, c’est sans doute celle-là.
En deux sets, on voyage autour du globe avec un choro « Migalhas de Amor » ou avec « Le Transylvanien » qui traverse le temps et abolit les frontières. Puis on fait un détour par « Belleville » avec un solo de guitare obligé de Renaud Dardenne. Bonheur total.

Avant un rappel (ou deux), on replonge une dernière fois au plus profond de l’âme. « In My Solitude » de Duke, en légers pizzicati distillés avec une terrible noirceur et soutenus par des violons chancelants, n’a jamais été aussi poignant et si profond. Tcha chante et sa voix pleure. L’émotion est suprême.
L’album est à venir (il y a même un crowdfunding) et d’autres concerts aussi. Ne ratez pas ça. »

– Jazzques –